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Gigi Borruso

Luigi qui pense tout le tant à toi
petit journal d'un émigrant - en sept mouvements

Théâtre. Traduit de l'italien par Alain Fouliard et Guido Grassadonio

alidades 20
23, 12,5 x 21 cm, 44 pages, 6,00 €, ISBN 978-2-494935-01-3

Gigi Borruso vit à Palerme. Il est acteur, auteur et metteur en scène. Il s’est formé à l’école de Michele Perriera. Dans les années 1980/1990, il est un des principaux interprètes du Teatro Teatés de Palerme. De 1995 à 1999, il collabore au Teatro Biondo Stabile dirigé par Roberto Guicciardini en tant qu’acteur et metteur en scène. Il fonde la Compagnie de l’Hélice et travaille entre Paris et Palerme avec le Transit Teatro. Il crée et dirige l’École de théâtre de Gibellina (2005/2007). Il enseigne à l’École des métiers du spectacle dirigée par Emma Dante. Par ailleurs, il anime un atelier théâtral dans un des quartiers populaires de Palerme, le Danisinni. Depuis les années 80, il collabore à la RAI comme acteur et doubleur et travaille à la conception et à l’élaboration de programmes. En 2009, avec la pièce Fuori campo, il remporte le Prix Dante Cappelletti des Arts de la scène. Son spectacle Luigi che sempre ti penZa est distingué dans le cadre des Prix Dante Cappelletti et Ugo Betti. Une mention spéciale lui est décernée lors du Prix «Musée Fratelli Cervi» de 2013. En 2015, avec le texte Un Errore umano, Gigi Borruso remporte le Prix Alessandro Fersen au titre d’auteur dramatique. En 2017, il publie son premier roman, Il Suono della notte.

Luigi qui pense tout le tant à toi est une des pièces de Gigi Borruso le plus souvent représentée. Elle raconte, mêlant imaginaire et réalité, le vécu d’un paysan sicilien émigré en Allemagne dans les années 60.

Luigi, dans sa baraque, évoque ses rêves, écrit à sa famille, parle de son travail à l’usine, de ses espoirs et de ses déceptions, de son inquiétude pour les siens, d'une revanche à prendre sur la Sicile qu'il a quittée, de la solitude et de la lutte pour une identité mise en crise par la condition d'émigrant. Jour après jour, il se découvre lui-même autant qu'il découvre un monde au sein duquel on n'est vraiment jamais chez soi.

Extrait :

(...) Ça fait déjà un mois que je vis en Allemagne, je suis plus de mauvais poil comme avant! Le travail y en a à la tonne et s’il y a de quoi se crever au boulot j’y trouve mon compte. Quand je termine dans l’entreprise, je vais pour le travail privé dans un magasin et je travaille jusqu’à dix heures du soir, puis on m’fait manger et y a de quoi et à onze heures, je suis à la maison. Quand on veut on s’en sort!
Moi, pour ma part, j’ai une femme. Antonietta qu’elle s’appelle. Mes deux enfants s’appellent Gandolfo le plus grand qui maintenant va en 4e année et Giuseppe plus petit qui est en 1re année. Ils sont en Italie, disons presque. C’est en Sicile qu’ils sont.
Ici on dit qu’on est des Gastarbeiter, c’est-à-dire travailleurs en règle mais travailleurs seulement pour une saisone, pas comme les Allemands! Mais faut dire que l’entreprise ils sont recta pour payer parce que le jour pile du mois tu as les sous en main c’est une affaire réglée… Et c’est une sacrée différence! Parce que quand tu allais en journée au pays t’avais l’impression que c’que tu demandais pour le travail tu voulais le voler et pas que tu en avais bavé! Mais ici c’est tout différent même si t’es Gastarbeiter, mais c’est pas comme si t’étais vraiment allemand parce que eux sont ouvriers spécialisés et sceffi et ingénieurs et tout ça!

Critique :

"La traduction réussit à bien rendre la langue claudicante d'un homme sans études, hybridée par le dialecte sicilien, coloré et vivant" Ricardo Borghesi, L'Italie à Paris, 5 mars 2024.



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