LE JOUR
Je suis le maïs qui ne s’égrène pas,
le pulque qui ne fermente pas,
vagabonder sans tuna,
nuit sans nuit,
cactée morte,
débris de nuit prolongée,
ma pensée est un oiseau
qui parle,
il m’a demandé de voler
et de ne pas marcher,
la terre s’achève:
le vent, jamais.
*
DEUIL
Aujourd’hui, c’est ton anniversaire,
je pourrai effacer la trace de l’escargot
que j’ai suivie ; puis perdue.
Je m’assiérai pour compter les pierres
détournées de la maison des fourmis,
et pour chacune, une pensée pour toi.
Les papillons viendront se poser
sur mes cils, tu verras pleuvoir
leurs couleurs de mes pleurs.
Je gèlerai l’oubli.
Et hors temps,
comme tous les jours,
je penserai à toi.