Heinrich Böll
Le cheveu qui est tombé de la tête
Das Haar, das vom Haupt gefallen ist
Cinq essais à caractère autobiographique. Traduction et présentation de Pierre Malherbet.
• À mon sujet
• Nous avons commencé une nouvelle vie avec quarante Marks
• Du risque d'écrire
• Ils rient
• Avis de recherche
alidades 2009,
collection Bilingues, cahier de 12,5
x 21 cm
44 pages, ISBN 978-2-906266-88-9, 5,50
"Victime du nazisme, ballotté pendant sept ans sur tous les fronts au gré des infortunes de la guerre, “cet ersatz d’aventure”, il appartient, selon l’expression de Heinz Ludwig Arnold, à la génération des écrivains de la moralisation, née dans une Europe sacrifiée sur l’autel de la Barbarie. Il s’agit en premier lieu, pour l’écrivain colonais, d’interroger son passé, de se pencher sur les questions de la culpabilité et de la responsabilité – qu’à l’instar du soldat Beckmann, héros bien malgré lui de Draussen vor der Tür, on aimerait pouvoir refiler à son prochain. Mais il s’agit aussi, dans l’Allemagne déchirée de l’après guerre, de proposer, c’est-à-dire de reconstruire, une identité culturelle allemande, de répondre à la difficile et impérieuse question d’Adorno : Was ist Deutsch ? Or, cette reconstruction exige un travail de la mémoire ; il faut remonter en deçà des années de chaos et de fureur, y retrouver ce qui fut, aussi ténu cela soit-il (et cela peut être mince comme “le cheveu tombé de la tête”), et de la sorte parvenir à renouer, dans tous les sens du terme, avec le présent qui peut quant à lui prendre l’aspect d’un nouveau départ – après tout, les Deutsch-Marks nouveaux ouvrent des perspectives de beau papier tout autant que de serviettes périodiques – autant que d’un refoulement scandaleux : riez donc, vous autres, dans la salle obscure de votre cinéma, riez de ce qui, il n’y a pas si longtemps, vous couchait dans la terreur. Il n’y a donc pas le choix, pour Böll : témoin de son temps, révolté et pas révolutionnaire, il faut qu’il en brosse le tableau, rarement reluisant. Il y a bien une nécessité d’écrire, parce qu’écrire ne relève pas seulement d’une exigence strictement intime, mais revêt aussi la dimension d’une obligation morale. L’éphémère n’intéresse pas Böll, il lui faut plus : partant d’une observation simple, souvent de lui-même, c’est la vérité morale qu’il cherche dans les évènements ; une vérité de l’histoire. Il veut mettre en garde, il veut avertir ses contemporains (ses prochains, donc ses pareils) de la déréliction qui les guette s’ils n’y prennent garde. C’est donc bien planté dans son temps que Böll écrit, avec toute la difficulté qu’il y a à garder pied dans un temps de transition, de mouvement, d’incertitude, et peut-être aussi de dénégation." (extrait de la présentation)
"... ces cinq textes brefs ne visent pas à l'effet mais susciteront bien des émotions chez leurs lecteurs." Agnès Baillieu, Cahier Critique de Poésie, n° 20.
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