Épictète
Manuel
Traduit par
Lucienne Ancet.
alidades 1998,
collection Travaux,
12,5 x 21 cm, cahier, 44 pages,
5,30 . ISBN 978-2-906266-33-9
Le motif de cette traduction
des propos d'Épictète a été, en se plaçant au plus près du
texte d'Arrien, qui en est le rédacteur, de choisir les
équivalences françaises les plus simples, afin que l'on
entende, dans la langue courante d'aujourd'hui, la capacité du
sage de s'adresser à chacun de manière vivante. Le sage examine
avec son disciple les situations auxquelles la vie le confronte,
l'aide à trouver son centre de gravité, à garder son
équilibre, à rester capable en toutes circonstances d'une
acceptation positive, nullement résignée, des choses comme
elles vont : rien de résigné dans la certitude de pouvoir
réussir à être aussi heureux qu'un dieu! Épictète se défend
de tenir des propos théoriques originaux, d'exhiber une
rhétorique élégante ; les images qu'il utilise sont banales,
ses maximes reprennent tranquillement les mêmes conseils
fondamentaux ; l'essentiel est dit d'emblée ; les propos de
sagesse ne s'exposent pas de manière progressive mais par
variation des mêmes remarques. C'est que seule importe à
Épictète la pratique, qui pour être assez simple à exposer,
est beaucoup plus difficile à mettre en uvre. Rares sont
nos livres de sagesse ; l'occident leur a préféré la recherche
de la vérité ; raison de plus de ne pas oublier celui-ci.
Extrait :
Combien
se vendent les laitues ? Disons une obole. Si quelqu'un a
payé l'obole et emporté les laitues, et si toi tu n'as
rien payé ni emporté, ne pense pas que tu as moins que
celui qui emporte quelque-chose. Car lui a les laitues,
et toi l'obole que tu n'as pas donnée.
Et
là, c'est la même chose : tu n'as pas été convié au
repas de quelqu'un ? Mais tu n'as pas donné à celui qui
invite le prix auquel il vend sn dîner. Il le vend
contre des compliments, il le vend contre des égards.
Paie donc le prix auquel on le vend si cela t'intéresse.
Mais si tu ne veux pas payer ce prix et obtenir
l'invitation, tu es insatiable et stupide.
N'as-tu
rien à la place de ce dîner ? Tu as l'avantage de
n'avoir pas fait ta cour à qui tu ne voulais pas la
faire, de n'avoir pas eu à supporter ceux qui gardent sa
porte.
Manuel,
XXV, 3, 4, 5.
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