Leos Janacek / anonyme
Journal
dun disparu
Bilingue, traduit
du morave par Yves Bergeret et Jiri Pelan
alidades 1996,
collection le chant,
12,5 x 21 cm, 44 pages, 5,30
, ISBN 978-2-906266-17-9
Les poèmes sur
lesquels Janacek (1854 - 1928) compose son Journal d'un
disparu paraissent en 1916 dans le journal Lidové
Noviny. Présentés comme anonymes, une note les accompagne,
qui attribue leur composition à un jeune morave : celui-ci y
raconte, avant de quitter la maison de ses parents, une histoire
damour authentique. Leur qualité est remarquable. Le cycle
reprend le style des chansons-ballades populaires et raconte
lhistoire dune passion dans laquelle se profile un
conflit entre deux mondes, celui de la morale paysanne
traditionnelle, et la séduisante liberté de la vie des
Tziganes. Le déroulement de ce conflit a la logique implacable
de la tragédie grecque, et cest justement le sens du devoir
qui force le jeune homme à rompre avec son monde, à prendre le
risque de rejoindre la liberté du peuple nomade. Extrait
La présente
traduction (du dialecte de la Valachie morave) est doublement
attentive au rythme propre du texte écrit et au traitement
musical qui en a été fait.
Extrait :
XII
Le parfum
du sarrazin en fleur
flotte jusquau bois.
«Est-ce que tu veux voir, Jeannot,
comment dorment les tziganes ?»
Elle a
cassé une petite branche,
elle a poussé une pierre.
«Voilà mon lit est fait»
dit-elle en riant.
«La terre
est mon coussin,
je ramène le ciel sur mon corps.
Ma main froide de rosée,
je la réchauffe entre mes jambes.»
Elle
sétait couchée par terre,
elle navait que sa jupe
et mon innocence
pleurait à chaudes larmes
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