éditions alidades



logo






À VOIR

alain saey
albertine

 

 

Liliana Lukin

Calligraphie de la voix

Poèmes traduits de l'espagnol (Argentine) par Jacques Ancet
Dessin de couverture : Luisa Gardini

alidades 2013, collection ’Bilingues’,
12,5 x 22,5 cm, cahier de 48 pages, 5,70 €.
ISBN 978-2-919376-20-9

"Les clichés sur la littérature d’Amérique latine ont la vie dure. Entre autres, l’inévitable adjectif «baroque» accolé à tort et à travers à toutes ses productions littéraires et artistiques et qui permet de proposer sous cette appellation non contrôlée tous les textes dans lesquels l’usage de l’image, de la métaphore débridée ou de la prolifération langagière jouent un rôle prépondérant. Pourtant, si un certain nombre d’écrivains du sous-continent peuvent facilement se retrouver dans cette classification, tous n’y entrent pas et même s’en éloignent considérablement. Liliana Lukin est de ceux-là.
Il suffit d’ouvrir cette petite anthologie pour s’en rendre compte. Du premier poème (datant d’un recueil de 1981) au dernier (de son livre tout récemment paru en 2012), c’est la même écriture concise, incisive, coupante, qu’on retrouve à chaque page. Ici, l’opération d’écriture s’apparente à une opération chirurgicale dont chaque mot serait à la fois le scalpel et la matière.

Explorer le mot c’est explorer un corps qui double notre propre corps et se confond avec lui. Il y a quelque chose d’inquiétant dans ce travail de mise à nu du langage et du corps (féminin, surtout). Les titres parlent d’eux-mêmes:
Pratiques douteuses (1981), Décomposition (1986), Trancher dans le vif (1987), rhétorique érotique (2002), Théâtre d’opérations sous-titré Anatomie et littérature (2007). Aucune envolée rhétorique, donc, pas de ruissellement d’images, pas ou très peu d’épanchements lyriques, mais des textes qui s’offrent moins qu’ils réclament d’être peu à peu conquis dans leur secrète alchimie." (Extrait de la préface de Jacques Ancet).

 

tournant derrière une pensée
comme une chienne qui se mord la queue
ce peu de cette pensée deviendra-t-il clair et puissant
comme un aboiement ou un rut d’animal ?

ce peu de la chienne que j’ai en moi
cessera-t-il de tourner derrière lui cessera-t-il
de mordre de se faire mal
si cette lumière fait la clarté ?

tourner n’est-ce pas une gymnastique ridicule
qui déplace confond
ciel et terre et fait de
chaque chose ce peu qui bouge
et ce peu qu’on cesse de voir ?

est-il possible ainsi de comprendre un peu ?

faudra-t-il avoir une pensée de chienne
pour poser une question où l’on voie
comment une femme ronge son os
derrière une idée de femme
et cela l’amène-t-elle à voir avec une autre clarté ?

Les questions (4)

 

Professeur de lettres à l’Université de Buenos Aires, Liliana Lukin a travaillé dans l’édition, a animé différentes manifestations culturelles (séminaires, ateliers, lectures, débats), créé des espaces interdisciplinaires de rechercehe, poursuivi un important travail d’essayiste avant de devenir coordinatrice de la “Clinique d’écriture poétique de la Bibliothèque Nationale d’Argentine” et organisatrice des “Journées Corps Argentins”. Elle a publié 13 recueils de poèmes:
Abracadabra, Ed.Plus Ultra, 1978
Malasartes, Ed. Galerna, 1981
Descomposición. 1980-82, Ed. de la Flor, 1986
Cortar por lo sano. 1983, Ed.Culturales Argentinas, 1987
Carne de tesoro, Ed.Sudamericana, 1990
Cartas, Ed. Sudamericana, 1992
Las preguntas, Ed. de la Flor, 1998
retórica erótica, Asunto Impreso, 2002
Construcción comparativa, Alción Ed., 2003
Teatro de Operaciones. Anatomía y Literatura, Ed .en Danza, 2007
Obra reunida 1978-2008, Ed. Del Dock, 2009
Libro de buen amor, CILC Ediciones, 2010
La Ética demostrada según el orden poético, Ed.La Cebra, 2011

Cette anthologie provisoire, à laquelle ont été ajoutés les deux poèmes extraits de Trésor de chair a fait l’objet d’une première édition argentine tirée à 100 exemplaires numérotés et signés par l’auteur (Éditions Teatro de Ideas).

 


accueil / haut de la page