Friedrich Nietzsche
Zarathoustra-Prologue
Traduction nouvelle de Lucienne et
Jacques Ancet
alidades, 2001, collection
"travaux",
12,5 x 21 cm, 32 pages, 4,80 euros, ISBN 978-2-906266-45-2
Comme le poète qu'il est, comme
le mystique dont il n'est pas loin, Nietzsche sort des limites du
langage: celui d'une tradition qui, dans sa clôture
d'instrument véhiculaire, ne nous offre que des idées et donc
souvent des pensées mortes. Plutôt que de recourir à la
dissertation critique, le philosophe ici laisse venir le poème ;
il ose le lyrisme, le ton héroïque, prophétique, pour tenter
encore de relancer l'énergie, d'éveiller dans le lecteur le
désir qui n'est pas manque mais surabondance, le désir qui rend
courageux devant la souffrance, violent contre la tentation de
fermeture sur soi, qui donne la joie, la capacité d'être
l'artiste de sa propre vie.
Pourquoi cette traduction quand il en existe plusieurs
disponibles ? Outre que le prologue constitue un texte autonome
difficilement accessible tel quel, toute grande oeuvre se mesure
à son pouvoir de susciter le désir de nouvelles traductions.
Dans ce travail, nous avons été guidés par quelques principes
de base. D'abord faire entendre la simplicité de la langue de
Nietzsche, qui n'a nul besoin d'être traduite emphatiquement ou
poétisée, sous prétexte d'en restituer le ton prophétique.
L'écriture du Zarathoustra, ses constantes références
bibliques sont bien assez puissantes en elles-mêmes, sans qu'il
soit nécessaire d'en rajouter.