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Tatiana Daniliyants

Blanc / Белое

L'étreinte de la rivière / В объятиях реки


Russe avec des origines arméniennes, née en Algérie, Tatiana Daniliyants vit en Russie depuis l’âge de six ans. En 1994, elle termine l’École des Beaux-Arts de Moscou (l’Institut Sourikov, section Histoire de l’art), tout en suivant des cours de littérature, de philosophie et de théologie. Elle fréquente ensuite un atelier de mise en scène théâtrale au Centre d’art contemporain, puis opte pour la réalisation, suit un cycle de deux ans au Goskino et se forme notamment auprès de Krzysztof Zanussi et Andrzej Wajda.
Elle a écrit et réalisé deux courts métrages de fiction, U (2001) et Fresques de songes (2006), ainsi que deux documentaires consacrés à Venise.
Photographe, plasticienne, Tatiana Daniliyants a également présenté plusieurs expositions, parmi lesquelles: Venise au fil de l’eau, (2007) sur les embarcations vénitiennes comme seul et unique moyen de transport ; Traffic Jam (2010), portraits d’automobilistes dans des embouteillages à Moscou pris à travers une vitre ; Les présents de Venise à Sergueï Paradjanov(2014), hommage au cinéaste Sergueï Paradjanov ; Anima russa (2011), ensemble de photographies prises en hiver dans les environs de Moscou et associées à des figurines en verre de Murano.


Blanc / Белое



Poèmes traduits du russe par Irène Imart
bilingue, alidades 2015, collection "petite bibliothèque russe",
44 pages, 5,50 €, ISBN 978-2-919376-34-6


Blanc est paru en russe en 2006, aux éditions OGI. Auparavant, Tatiana Daniliyants avait publié un premier recueil, intitulé Suite vénitienne (Free Poetry, 2005). Elle a consacré son recueil suivant à la couleur rouge (Bruit rouge, OGI, 2012).

Sensible et discrète, la poésie de Tatiana Daniliyants ouvre un espace intime de légèreté et de profondeur. Le trait, fragile et fluide, n'appuie jamais et s'impose dans une sorte de délicatesse aérienne.

"Le blanc peut être opaque, cotonneux, vaporeux, lumineux, filandreux. Il peut se rapprocher de la transparence, déployer toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, s’opposer au rose, au bleu, au gris, à la couleur du feu. Il présente différentes facettes, différentes textures, symbolise la pureté, le dénuement, le sacrifice, la sérénité, le bonheur. C’est aussi la couleur du linceul." Irène Imart


Extrait :

1.

Et cela aussi vient
sur cette terre ocre
il me semble que je me perds un peu
parce que tout n’est pas aussi présentable
que je le voudrais mais
ces pigeons
roux et blanc tachetés
font entrer dans ma mémoire
tant de lumière
qu’il y en a – on dirait –
pour tous…
………………………………………
………………………………………

2
……………………………………….
et ces pigeons
qui vont et viennent
si étranges
me rappellent
qu’ils peuvent emplir
le monde entier
rome paris palerme
tant d’air et tant de lumière…
Merci
………………………………………….



L'étreinte de la rivière / В объятиях реки



Poèmes traduits du russe par Irène Imart
Postface de Jean-Baptiste Para.
Couverture : aquarelle deTatiana Aliochina.
bilingue, alidades 2023, collection "petite bibliothèque russe",
64 pages, 7,00 €, ISBN 978-2-494935-02-0

L'étreinte de la rivière, qui regroupe quatre cycles de poèmes dans une construction en arche, a été publié en Russie en 2019, Les thèmes de l'amour, de la perte de l'être aimé, du souvenir et de la renaissance y sont abordés dans une écriture proche parfois de l'abstraction, ramenée fort justement à l'essentiel, qui ne cède ni à l'hermétisme ni à l'exhibitionnisme.
S'allient en cette parole un questionnement sincère, un certain humour autant qu'une interrogation parfois mystique. La voix de Tatiana Daniliyants s'y affirme d'une chaude proximité, grave, profonde, éminemment vivante.


"Ce que Tatiana Daniliyants parvient à proposer tient d’un équilibre aussi miraculeux qu’émouvant : ce « chant humain le plus démuni », dit Jean-Baptiste Para, au cœur de ce chaos, on l’entend." Isabelle Baladine Howald, Poesibao, 13 novembre 2023.

Extraits :

(...)

J’ai mal
de cette grisaille matinale et glacée.
Tout se réduit en cendre,
et notre vie périlleuse
pour tel autre devient
le scintillement d’une étoile.
Le firmament est comme brodé
avec lui l’âme enveloppée de fumée
respire plus paisiblement.

Ne va pas épier la vie des autres,
par-dessus la clôture,
sur facebook,
par la fente incertaine de la serrure.
Non, il ne faut pas.
La vie recroquevillée, crue,
est là, tangible,
au creux des mains.



(...)
que tout ce qui reste inintelligible
enfoui
assoiffé de lumière
que tous les assoiffés
accèdent à la lumière
qu’il y ait assez de temps
pour tous les désirs
de la vie
passagère
éphémère
qui danse
et disparaît au loin
pour qu’advienne la lumière
du Jour divin

"parle-moi
le langage des oiseaux
le langage du sommeil
le langage de l’oubli
le langage d’une langue oubliée
le langage du parchemin et de Carthage

parle-moi
le langage du grillon
dans la nuit de l’indiscernable

sois pour moi le pain/le vin/l’eau
les lentilles/la poudre/le feu
sois pour moi
l’écorce terrestre
la peau/le sang/les os
de la transfiguration
la chair
de la réincarnation
parle-moi
parle-moi
sois ma
source de
lumière"

 

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