Yves Bergeret
Le voyage en
Islande puis ailleurs
alidades 1989,
collection Création,
14,5 x 22,5 cm, 152 pages, broché, 15,00 , ISBN
978-2-906266-08-7
LIslande, la
Grèce, Léningrad, lAtlas marocain... Yves Bergeret nous
promène à la surface du monde, en des lieux denses et rares.
Rien pourtant, dans le souffle ample et sincère de sa poésie,
qui ressemble à un journal de voyage au sens banal du terme.
Mais avec toute lhumilité et la simplicité de qui sait
voir et sentir, cest à la découverte des forces et des
présences qui animent les lieux traversés que nous sommes
conviés, à lécoute aussi de ce quil y a
dintime entre le proche et le lointain, entre les hommes et
cette terre.
Aussi éloigné des conventions trop souvent arides du formalisme
que dun lyrisme timide aujourdhui de bon ton,
Bergeret trace de recueil en recueil une voie toute personnelle
et saffirme comme lun des poètes les plus attachants
de notre époque.
Yves Bergeret
est né en 1949 à Grenoble et vit aujourdhui à Paris.
Voyageur avant tout, il a vécu en Russie, en Tchécoslovaquie,
et le vif intérêt qu'il porte aux expressions artistiques
traditionnelles qui sont aujourdhui au centre de son
travail décriture le conduisent à de fréquents
séjours en Afrique, à la Guyane, à la Guadeloupe, à Chypre...
Marcheur infatigable, il affectionne tout particulièrement les
lieux désertiques.
Extraits :
Imagine
la pluie remontant dans laltitude
aspirant lombre, la nuit, les heures courtes
où tu sentais trop lourds ton esprit et ton corps.
Oui, le jour dure et brille
autour de nous qui voguons sur une mer sans âge ;
il y a un navire pâle sur leau ronde,
nous écoutons bourdonner le vide
au loin où brille et dure
une île de rève et de cendre
flottant entre nuit et sang
(Ciel
chargé, extrait)
Dans les arbres
dorés
qui penchent leurs branches
vers la terre obscurcie
jentends ce qui chante
à voix lointaine et brûlée :
des trains
interminablement
déchargent en les appuyant aux troncs
des siècles occultés et la mélancolie,
des ballots ternis et des vestes lustrées
et lamour éraillé heureux de vivre
encore même sans aile.
Tout cela est invisible ;
jy sens presque des montagnes harassées,
auxquelles je madosse
face au noir.
(Un automne à
Léningrad, extrait)
Parmi les
tôles
Un poème avec dix
encres dHervé Bacquet, en dix feuillets sous portefeuille.
alidades 1998,
collection Création,
14,5 x 21,5 cm, 40 pages, 5,30 , ISBN 978-2-906266-25-4
Au Moule, en
Guadeloupe, les tôles, peintes, à nu, ou rouillées, sont
autant de signes qui tissent, sous le vent et les embruns, à la
lisière de la terre et de leau, comme la langue de
lhabitation et de la vie des hommes. Cest cette
langue que disent conjointement le poème narratif dYves
Bergeret et les encres abruptes dHervé Bacquet.
Extrait :
"Or, entre les rouleaux de
locéan et les constructions de béton et
de tôle, locéan jette sur le sable mille
débris minuscules. Pépiements. Milliers de
piécettes jetées sur le sol, comme des fleurs
ou des applaudissements de spectateurs vers
lestrade, amincis par la lime de la
mémoire. Milliers de piécettes pour mettre sur
la langue des disparus ; bouts de verre,
brindilles de ferraille rouillée, déchets de
plastique, cadavres de menus poissons, éclats de
planches, bribes de cordages ou de tissus.
Piécettes calées toutes petites dans les
anfractuaosités de la roche ou dans les creux du
sable."
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