Chants populaires grecs
1 – Chants de Mort
2 – Le Voleur de Baisers & autres chants d'amour
Chants
populaires grecs, I – Chants de mort
Traduits
du grec et présentés par Michel Volkovitch.
alidades 2010,
collection Le Chant, 12,5 x 21 cm, cahier, 44 pages,
5,50 ,
ISBN 978-2-906266-96-4
L'origine de ces chants populaires se perd dans la nuit des temps et dans l'espace. Les plus anciens sont quasi millénaires, les derniers furent composés au XIXème siècle, mais l'ensemble est resté vivant jusqu'à nos jours : si on ne les chante plus, on les connaît encore et leur trace se retrouve dans certains poèmes et certaines fictions d'auteurs contemporains, qu'ils soient ou non grecs : Le frère mort – sans doute le plus connu de tous – a servi de trame, dans sa version albanaise, à l'un des plus beaux romans d'Ismaïl Kadaré, Qui a ramené Doruntine ?
Le présent recueil propose trente neuf de ces chants sur les thèmes de la mort, du passage, des enfers.
Extrait :
LES CHEMISES DES MORTS
Ne portons pas les chemises des morts
laissons-les pendre aux ruines d'une tour
que la poussière et le soleil les rongent
et qu'elles tombent en poudre comme un corps
*
LES OISEAUX M'ONT MENTI
Les oiseaux m'ont menti les rossignols de mai
les menteurs ils m'ont dit que jamais ne mourrai
J'ai bâti ma maison plus haute que les autres
deux trois étages et soixante fenêtres
À la fenêtre au-dessus de la mer
je vois les vertes plaines et les montagnes bleues
je vois la Mort qui vient à cheval dans la plaine
noire vêtue de noir dessus son noir cheval
noir aussi son grand chien qui la suit à la chasse
*
Critique(s) :
"Leur composition s'étale sur dix siècles. Leur origine nous échappe. Connus dans tous les Balkans, aujourd'hui encore, ils fascinent, évoquant la Mort, cavalier noir, l'effroi et l'angoisse à sa venue, l'impossible retour de l'au-delà, l'inquiétante voix des oiseaux... Avec ce recueil d'une quarantaine d'entre eux, dont vingt-quatre inédits, Michel Volkovitch poursuit son œuvre magnifique de traducteur du grec. Thèmes et motifs universels sont d'autant plus prenants qu'il a fait le choix, pour rendre un grec parlé dans le passé de campagnes perdues, du français courant, proche de la parole, idéalement coulé dans les alexandrins et les décasyllabes. Me semble capitale la suppression du “harnachement” de la ponctuation : ces chants, dont l'original est transmis oralement, flottent ainsi “dans ce temps suspendu, ce no time's land qu'est l'émotion poétique” (p. 39), et y font entendre leur musique étrange et familière." Agnès Baillieu, Cahier Critique de Poésie, n° 22.
Chants
populaires grecs, II – Le Voleur de Baisers
Traduits
du grec et présentés par Michel Volkovitch.
alidades 2014,
collection Le Chant, 12,5 x 21 cm, cahier, 36 pages,
5,30 ,
ISBN 978-2-919376-28-5
Ces humbles chansons, venues de temps aussi lointains, de lieux aussi fabuleux que ceux des contes et légendes, sont de vrais poèmes, avec leur imagination débridée, audacieuse, d'une ampleur parfois cosmique et en même temps pleine de fraîcheur, avec leurs images fulgurantes, leurs obscurités, leurs étrangetés. Les anonymes qui les ont composées faisaient de la poésie sans le savoir, sans le vouloir, mais la beauté n'est-elle pas plus belle encore quand elle ignore sa beauté ?
LA BELLE ET LE SOLEIL
Un château fort entouré de trois mers
Dans le château la belle avec ses pièces d’or
ses pièces d’or enfile en fait douze colliers
s’en est mis six au cou s’en est mis six au front
alors s’en va quereller le soleil
Sors et je sortirai brille et je brillerai
Soleil si quand tu brilles tu dessèches les plantes
moi quand je brille je fane les garçons
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