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alain saey
albertine

 

 

Patricia Keeney

Approche de la déesse

Poèmes traduits par Michèle Duclos et Magdelaine Gibson.
Édition bilingue.


alidades 20
23, 12,5 x 21 cm, 44 pages, 6,00 €, ISBN 978-2-919376-96-4

Critique littéraire et théâtrale prisée des plus grandes revues canadiennes, longtemps professeur de littérature classique et de “creative writing” à la York University de Toronto, invitée dans le monde entier pour présenter la poésie canadienne, dont la sienne propre, romancière et surtout poète, la canadienne anglophone Patricia Keeney, d’origine irlandaise, dont Ted Hughes souligne « la voix très naturelle » et « la vie véritable brûlant dans [ses] poèmes », est traduite dans de nombreuses langues d’Occident et d’Orient, dont le français. Ses Selected Poems (Oberon, 1996) ont été préfacés par Evgueni Evtouchenko. Trois de ses recueils traduits en français ( Nager seule, Le livre de Patrick, Le livre de Jeanne ) ont été distingués par le prix du Festival annuel de poésie de Bergerac et de nombreuses revues ont accueilli ses textes.
Elle est l'auteure de plusieurs romans et d'une dizaine de recueils de poésie, souvent inspirés par ses voyages.

Les poèmes réunis dans ce recueil, pour la plupart écrits suite à un séjour en Grèce, réussissent à fondre un un seul espace les échos du passé et les sensations immédiates qu'engendre le spectacle du quotidien. Dans une langue directe et dépourvue de fioritures ils parviennent à recréer l'épaisseur des lieux et de la présence à ces lieux, par l'accueil des perceptions sensorielles, par les rencontres tout autant que dans un étonnement ouvert à la simple étrangeté.


Extraits :

 

LUMIERE

Nos yeux sont douloureux de soleil.
Il est blanc et plein d’eau.
Il filtre et il coupe. On entend
la cassure du fil, le cliquetis des lames.

Voir ne protège pas. La lumière
s’introduit où elle pourra bannir
tout ce qui est sombre, oblique, flou.

Parfois dans les yeux des vieillards
ne reste que la lueur d’un miroir.

Ni sommeil, ni rêve, ni temps
ne nous rapprocheront. Nous contemplons
le monde comme au premier jour, absolument

seuls.



HISTOIRE RECENTE

Le sombre Parnasse s’est toujours su
cadre pour la tragédie; faute de forces classiques
c’était juste un meurtre de sang-froid.

À Distomo, une ville poussiéreuse et une pancarte fanée
rappellent le massacre

218 fils et filles

de toutes les familles
emmenés
sur la place publique
fusillés
représailles nazies.
Pas de commémoration, pas d’éclat
pas d’apitoiement.
Ailleurs, les chroniques de vengeance.

Ces Grecs ont bu le sang
observé les squelettes qui sortaient du dragon en claquant [ des dents
et logent leurs ossements sur les montagnes
où le soleil les blanchit.

Il n’y a plus de temps
après le temps
pour pleurer.


 

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