C.F. Ramuz
Noces
Adaptation
française à partir du texte de Stravinsky,
avec trois dessins
de Théodore Strawinsky
édition établie d'après l'édition originale de 1943
parue à
Neuchâtel aux éditions Ides et Calendes
alidades 1997,
collection «le chant»,
cahier (16 x 22 cm) de 40 pages sur Rivoli blanc 120 grammes,
avec trois pleines pages en quadrichromie sur couché mat 90
grammes (marouflé) et sous couverture portefeuille à trois
volets imprimée sur carte countryside minéral schiste de 220
grammes.
800 exemplaires numérotés, 13,00 , ISBN 978-2-906266-23-0
En 1915, grâce au chef d'orchestre
Ernest Ansermet, Ramuz fait la connaissance d'Igor Stravinsky
alors installé en Suisse romande. Les deux hommes, dont les
préoccupations artistiques sont convergentes, se lient
d'amitié. Deux chefs d'uvre naissent de leur collaboration
: l'Histoire du Soldat,
dont la genèse remonte au printemps de 1917, et Noces,
commencée dès 1914, qui ne sera achevée qu'en 1923. Comme Le
Sacre du Printemps, Noces,
qui est pour le texte un montage de propos rituels liés au
mariage, prend la dimension d'un acte sacrificiel : il ne s'agit
pas du "récit" d'une noce villageoise russe mais dans
un langage musical et poétique dépouillé, «aride et dur comme
la pierre» selon l'expression d'André Boucourechliev, c'est la
mythologie universelle du mariage qui est abordée, dans ses
dimensions sociales et érotiques. Il n'est pas étonnant alors
que l'écrivain vaudois et le musicien russe aient lié leurs
talents autour d'un tel propos.
La version française de Noces n'est pas à proprement parler une traduction: Ramuz travaillait
à partir des indications de Stravinsky, sur le sens, la
scansion, le rythme ; il fallait que le texte, chanté
ordinairement en russe, pût l'être aussi en français, étant
entendu que les parties vocales de la partition sont entièrement
intégrées au dispositif instrumental. Les Noces de Ramuz remplissent cette exigence tout en offrant au lecteur
francophone un grand moment de poésie.
Extrait :
CHANSON
Nos
messieurs sont venus
ils ont ri, ils ont bu,
faisant le tour des tables ;
ils ont ri, ils ont bu,
nos messieurs sont venus,
trinquaient avec Marie :
Bois Marie, ma jolie,
mange et rassasie-toi...
Je ne mange ni ne bois,
je ne vous écoute pas.
Et si c'était ton bon ami ?
J'aurais mangé et bu, j'aurais bien bu
aussi.
AUTRE
CHANSON
Eh !
là-bas, jupon gris,
la rôdeuse, la pas d'ici,
d'où viens-tu, belle oie, d'où viens-tu, la grise ?
toi qui viens de loin, d'où viens-tu ?
d'où viens-tu, la belle, qu'est-ce que tu as vu ?
J'étais loin sur la mer, loin sur la mer immense.
La demoiselle blanche
dans la mer se baignait,
lavait sa robe blanche.
Avait-il vu sa demoiselle,
le cygne blanc, vu sa femelle ?
Comment ne pas la voir alors qu'elle y était
?
Où est le cygne est aussi sa femelle,
où elle se tient, il se tient sous son aile ;
où est Fétis, se tient celle qu'il aime ;
elle est couchée, il est couché contre elle,
aï louli, aï louli !
CHANSON
DES IVROGNES
Eh !
saoulaud, vieux saoulaud,
père de Nastasie,
pour un verre de vin
tu as vendu ta fille,
et aujourd'hui, voilà,
c'set ta fille que tu bois
Le chemin des
livres, n°6 : dossier
entièrement consacré à C.F. Ramuz
alidades 1997, 14,5 x 21 cm, 28 pages, 4,50 , ISSN
0755-0049
SOMMAIRE :
Ernest Ansermet : Portrait de
Ramuz
Sandrine Prisset-Malod : Si le soleil ne revenait pas
Angela Calaprice : Aline ou la vaine tentative de
transcender le monde
Emmanuel Malherbet : Souvenirs sur Strawinsky
Jean-Louis Pierre : Un dernier hommage au Valais
Emmanuel Malherbet : Quand le monde nous est venu
Bibliographie des principaux ouvrages de Ramuz disponibles
en librairie
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